Un visage jeune

Ce sont là deux dessins du visage de Michel Papazian (le boxeur dont nous racontons la vie dans une BD à paraître cette année), réalisés d’après photos. Il devait alors avoir quelque chose comme 18 ou 20 ans, probablement moins pour celle avec la casquette :

Études de Michel Papazian jeune
Études de Michel Papazian jeune

Faire un portrait est déjà un exercice ardu en soi. Mais garder intacte, au fil de la réalisation des pages d’une bande dessinée, une certaine vérité d’un visage, cela semble du domaine de l’exploit. En réalité, en regard de ce que l’on peut entendre par « portrait », du domaine de l’impossible…
Quand on représente un personnage dans une BD, on fait des choix graphiques, on simplifie, on caricature, on synthétise (tout cela plus ou moins radicalement), bref on cherche un « signe » ou un ensemble de signes, à même d’être à peu près reproductibles d’un dessin à l’autre, et qui diront, sans risque de confusion inutile dans l’esprit du lecteur, « je suis untel ». La cohérence de l’expérience de lecture dépend, entre autres, de la reproductibilité de ces signes.
Or à l’inverse, la vérité recherchée dans l’exercice du portrait dessiné/peint/photographié ne relève pas, me semble-t-il, du reproductible… Mais d’une chose ténue qui, précisément, passe